samedi 11 décembre 2010

Le chef d'orchestre Gustavo Dudamel

Initié à la musique dès son plus jeune âge par son père tromboniste, il déchiffre à 6 ans la partition de la Cinquième symphonie de Beethoven et dirige un orchestre imaginaire devant ses parents. Si vous avez eu l'occasion de regarder une partition d'orchestre vous imaginez ce que cela représente !
À 10 ans, il apprend le violon. Élève de Rodolfo Saglimbeni et de José Antonio Abreu (fondateur de l'Orchestre Simon Bolivar des Jeunes du Vénézuela), il remporte le concours de direction d'orchestre « Gustav Mahler » en 2004, puis reçoit les conseils de Claudio Abbado, Daniel Barenboïm et Simon Rattle.
Depuis 1999, il dirige l’Orchestre national des jeunes Simon Bolivar du Venezuela. En octobre 2009 il succède au Finlandais Esa-Pekka Salonen à la tête de l'Orchestre philharmonique de Los Angeles.

L'orchestre Simon Bolivar des jeunes du Vénézuela exerce une activité sociale et solidaire  dont le but est d'initier les enfants les plus jeunes (dès l'âge de 2 ans) et les plus démunis à la pratique de la musique classique. Le Vénézuela compte ainsi, pour 22 millions d'habitants, 250 000 jeunes pratiquant la musique classique au sein de 125 orchestres, ainsi que 36 orchestres symphoniques professionnels, 15 000 professeurs de musique et 136 centres de formation et conservatoires. Ce projet a été mis en place à la fin des années 1970 par José Antonio Abreu, économiste, chef d'orchestre et homme politique, devenu en 1988 ministre de la Culture. Chaque enfant désireux de jouer reçoit un instrument, se voit affecter un tuteur et peut commencer très vite à pratiquer en formation, plusieurs heures par jour.
Voici donc Gustavo Dudamel dirigeant cet orchestre dans la suite pour orchestre Daphnis et Chloé de Maurice Ravel.
partie 1
http://www.youtube.com/watch?v=PZwPKYjZPpA&fmt=18
partie 2
http://www.youtube.com/watch?v=v13LF61FJj0&feature=related&fmt=18

lundi 8 novembre 2010

Schubert Sonate arpeggione

Cette sonate pour arpeggione et piano a été écrite par Franz Schubert à Vienne en novembre 1824, mais n'a été publiée qu'en 1871. Elle est contemporaine de son Quatuor « La Jeune fille et la mort » et a été composée alors que le musicien souffrait déjà d'un stade avancé de la syphilis (les premiers signes remontent à 1822) avec des  épisodes dépressifs de plus en plus fréquents.
L' arpeggione est un instrument à cordes frottées, joué à l'archet, à 6 cordes et accordé comme une guitare. Il est appelé également guitare-violoncelle ou guitare d'amour. Ne disposant pas d'une pique, contrairement au violoncelle, il doit être joué tenu entre les genoux.

Voici cette sonate jouée au violoncelle par  Yo-Yo Ma
partie 1
http://www.youtube.com/watch?v=oh1PuFo-c_M&fmt=18
partie 2
http://www.youtube.com/watch?v=WIYeAFPHhlA&feature=related&fmt=18
partie 3
http://www.youtube.com/watch?gl=JP&hl=ja&v=SnPPf6JJDoQ&fmt=18

jeudi 23 septembre 2010

La pianiste Yuja Wang

Yuja Wang est une pianiste classique chinoise, née le 10 février 1987 à Pékin. Elle est aujourd'hui reconnue comme un nouveau prodige du piano.
Avec une mère danseuse et un père percussionniste, Yuja Wang commence à jouer du piano à l'âge de six ans et étudie tout d'abord au Conservatoire Central de Pékin. En 2001, âgée de quatorze ans, elle part pour le Canada où elle entre au Mount Royal College Conservatory, puis étudie à partir de 2002 au Curtis Institute of Music de Philadelphie où elle obtient son diplôme en 2008. Elle donne ses premières représentations en Europe en 2003. Dès 2006, elle fait ses débuts avec l'orchestre philharmonique de New York, les orchestres symphoniques de Chicago, San Francisco et Houston. Les années suivantes, elle joue aux côtés d'autres orchestres prestigieux comme l'orchestre philharmonique de Chine. Elle remplace Martha Argerich qui ne pouvait pas assurer sa représentation avec l'orchestre symphonique de Boston, sa prestation est accueillie très favorablement par les critiques.
En 2009 et 2010, elle donne de nombreuses représentations à travers le monde en particulier au festival de Verbier, son récital 2010 est d'ailleurs disponible gratuitement pour quelques semaines encore sur medici.tv.
La voici dans le concerto n°1 S.124 en Mi bémol majeur de Liszt:
partie 1
http://www.youtube.com/watch?v=NDan6iBzSNo&feature=related&fmt=18
partie 2
http://www.youtube.com/watch?v=Di526p7vaY8&feature=related&fmt=18

lundi 6 septembre 2010

Guillaume de Machaut

La musique au XIVème siècle

Guillaume de Machaut est probablement né et a reçu son éducation dans la région de Reims. Il fut employé comme secrétaire de 1323 à 1346 par Jean Ier de Bohême, avec lequel il acquit l'amour de la fauconnerie, de la chevalerie et des aventures, il devint de surcroît prêtre (jamais ordonné) durant cette période. Il a vraisemblablement accompagné Jean Ier dans ses divers voyages (principalement des campagnes militaires) à travers l'Europe (en particulier à Prague). Il fut nommé chanoine de Verdun en 1330, d'Arras en 1332 et de Reims en 1333. Vers 1340, Machaut vivait à Reims, ayant renoncé à ses autres postes canoniaux à la demande du pape Benoît XII.
En 1346, Jean Ier fut tué à la bataille de Crécy, et Machaut, qui était célèbre et très demandé, entra au service de divers seigneurs, parmi lesquels la fille de son ancien maître, Bonne de Luxembourg, Charles II de Navarre, Jean de Berry, et Charles, duc de Normandie, qui deviendrait le roi Charles V en 1364.Machaut survécut à la Peste noire qui dévasta l'Europe, et vécut ses dernières années à Reims, recopiant ses manuscrits et composant. Son poème Le Veoir Dit (vers 1364) est, selon certains auteurs, autobiographique, relatant une histoire d'amour tardive pour une jeune femme de 19 ans, Péronne d'Armentières, bien que cela soit contesté par d'autres.
Quand il mourut en 1377, le poète Eustache Deschamps écrivit une complainte à la gloire du "maître de toute mélodie", qui fut mise en musique par Franciscus Andrieu.
Guillaume de Machaut a raffiné la musique polyphonique sous la forme du rondeau de la ballade et du motet. Sa Messe de Notre Dame en cinq parties est la première messe polyphonique connue écrite par un seul auteur. Ses motets isorythmiques à 3 ou 4 voix illustrent notamment les innovations rythmiques de l'Ars Nova, rendues possibles par l'évolution de la notation.

Messe de Notre Dame par l'Ensemble Hilliard
partie 1
http://www.youtube.com/watch?v=cSOd_v2hK9k&fmt=18
partie 2
http://www.youtube.com/watch?v=RzBJbcX_uSk&feature=related&fmt=18
partie 3
http://www.youtube.com/watch?v=jgG94ACSHVk&feature=related&fmt=18
partie 4
http://www.youtube.com/watch?v=X9LX94TlAE4&feature=related&fmt=18
partie 5
http://www.youtube.com/watch?v=QdOflM7QIeI&feature=related&fmt=18

lundi 9 août 2010

Ionisation d'Edgard Varese

Ionisation (1929 - 1931) est une œuvre musicale d'Edgard Varèse écrite pour treize percussionnistes (dont un piano). Elle est dédicacée à Nicolas Slonimsky et la création en a été faite au Carnegie Hall à New York le 6 mars 1933 sous la direction du dédicataire.
La percussion a fait une entrée très tardive dans la musique occidentale alors qu'elle est très présente dans les musiques d'autres parties du monde et certainement beaucoup plus ancienne dans l'histoire de l'humanité que la musique utilisant des instruments qui produisent des notes. Il faudra attendre la fin du XIXème siècle avec Mahler ou Ravel par exemple pour que la percussion colore le tissu sonore au-delà de la simple fonction de fournir des basses avec les timbales.
Varèse a donc voulu redonner ses lettres de noblesse à la percussion et montrer que l'on peut faire de la musique avec seulement du rythme sans avoir recours à la palette habituelle de la musique occidentale. Il écrivait: "Mon but a toujours été la libération du son et d'ouvrir largement à la musique tout l'univers des sons".
Ionisation est donc la première œuvre de musique occidentale conçue entièrement pour percussions, jouant ainsi sur la polyphonie rythmique et non sur la mélodie.
Ionisation utilise une large palette d'instruments de percussion qui, presque tous, ne jouent pas une note précise.
Varèse utilise aussi deux sirènes qu'il avait empruntées aux pompiers de New York. Varèse estimait que la sirène était le seul instrument apte à produire de longues courbes sonores paraboliques ou hyperboliques parfaitement lisses.
Le piano intervient très peu et seulement pour produire des agrégats sonores en jouant les avant-bras posés à plat sur le clavier.
Voici donc Ionisation par l'Ensemble Intercontemporain dirigé par Pierre Boulez:
http://fr.youtube.com/watch?v=TStutMsLX2s&feature=related&fmt=18
et une deuxième interprétation de Ionisation:
http://www.youtube.com/watch?v=a9mg4KHqRPw&feature=related&fmt=18

mardi 3 août 2010

Claudio Abbado

Claudio Abbado est un chef d'orchestre italien, né le 26 juin 1933 à Milan.
En entendant à l'âge de sept ans, à la Scala de Milan, les Nocturnes de Debussy, il décide qu'il sera chef d'orchestre. Après des études au conservatoire de Milan, c'est à Vienne qu'il se perfectionne à la direction d'orchestre avec Hans Swarowsky et participe dans les chœurs aux concerts de l'Orchestre philharmonique de Vienne dirigé par les plus grands, Hermann Scherchen, Josef Krips, Bruno Walter ou Herbert von Karajan.
En 1958, il remporte le concours Koussevitzky à Tanglewood.
Il débute à la Scala de Milan en 1960.
Le prix Dimitri Mitropoulos de l'Orchestre philharmonique de New York (1963) et son travail avec Leonard Bernstein marquent le début de la grande reconnaissance.
En 1965, à Salzbourg, ce sont les prémices de son parcours avec l'Orchestre philharmonique de Vienne, avec Mahler et sa Deuxième Symphonie dite Résurrection et avec l'Orchestre symphonique de Londres.
Ses premiers enregistrements sont publiés en 1967 chez Decca et Deutsche Grammophon.

La Scala

De 1968 à 1986, il est directeur musical de l'Orchestre du théâtre de La Scala de Milan.

Milan Londres Vienne
De 1978 à 1986, comme chef principal du London Symphony Orchestra, il trouve un instrument idéal pour son éclectisme musical, une période d'une Carmen de Georges Bizet exceptionnelle.
De 1986 à 1991, il occupe le poste de directeur général de l'Opéra de Vienne, avec l'Orchestre philharmonique de Vienne, où il dirige Verdi, Beethoven, Schubert, Berg, Rihm, Nono, Kurtág, Debussy.

Berlin
Il est élu chef principal de l'Orchestre philharmonique de Berlin en 1989.
Il va au cours de cette période élargir le répertoire de cet orchestre, rajeunir l'effectif et l'esprit de groupe. Le son de l'orchestre va évoluer vers plus de clarté sur le plan horizontal et vertical,les musiciens vont utiliser des instruments remis à la mode par le courant du renouveau de l'interprétation de la musique baroque, ouverture qui sera poursuivie par son successeur, Simon Rattle. Il ré-enregistrera ses œuvres fétiches, complétant sa discographie avec des œuvres de Beethoven, de Brahms en passant par Mahler, mais aussi de Schubert, Schumann ou Moussorgski. Il ouvre également le répertoire du Festival de Pâques de Salzbourg, où il ne succède à Karajan au poste de directeur musical qu'en 1994.
La maladie l'éloigne de l'orchestre. A son retour au faîte des honneurs et de la gloire, malgré les pressions commerciales il décide de quitter l'orchestre en 2002, et le retrouve pour un concert annuel qui est un grand moment comme en témoignent divers enregistrements.
Il dirige alors de rares concerts très attendus dans des œuvres choisies et approfondies avec au programme Mozart, Beethoven, Debussy, Bach ou Mahler.

Lucerne Bologne
En août 2003 il forme encore un orchestre, l'Orchestre du Festival de Lucerne à l'exemple d'Arturo Toscanini dans les années 30, avec des instrumentistes des orchestres qu'il a souvent dirigés (les orchestres philharmoniques de Berlin, de Vienne), ses orchestres (l'Orchestre de chambre d'Europe, l'Orchestre de chambre Gustav Mahler) et aussi de grands solistes, redevenus modestes instrumentistes, il va donner la 2e symphonie de Gustav Mahler puis en 2004, Tristan et Isolde de Richard Wagner. Il poursuit son cycle Mahler, les années suivantes avec un égal succès.

L'Art de Claudio Abbado
Sa grande sensibilité, sa profonde musicalité et l'importante étendue de son répertoire (de Monteverdi à Boulez), son influence sur la nouvelle génération de chefs d'orchestre, font de Claudio Abbado un des grands chefs d'orchestre du 20e siècle. Personnalité attachante, ouverture d'esprit se retrouvent dans ses interprétations marqués par l'intensité et la tension: la trame orchestrale tendue, qui souvent au concert n'est rompue que par les applaudissements, parfois quelques longues secondes après la fin de la musique

Voici Claudio Abbado dans les trois premiers mouvements de la Symphonie n°2 Résurrection en Do mineur de Gustav Mahler (profitez-en Mahler par Abbado ne reste pas longtemps sur You Tube !)
mouvement n°1
http://www.youtube.com/watch?v=vac_qyWXexg&fmt=18
http://www.youtube.com/watch?v=GdG9SYGsQ3g&feature=related&fmt=18
http://www.youtube.com/watch?v=L_YCWwoowSM&feature=related&fmt=18
mouvement n°2
http://www.youtube.com/watch?v=cUMA9yYfNQM&feature=related&fmt=18
mouvement n°3
http://www.youtube.com/watch?v=B7YftOVM7EI&feature=related&fmt=18
http://www.youtube.com/watch?v=bC6bt7qb36c&feature=related&fmt=18

mercredi 21 juillet 2010

Le concerto pour violon de Brahms

Le Concerto pour violon en ré majeur (opus 77) de Johannes Brahms est une de ses œuvres les plus célèbres. Composé durant l'été 1878 pour et avec Joseph Joachim, il fut exécuté pour la première fois par celui-ci le 1er janvier 1879 accompagné par l'orchestre du Gewandhaus de Leipzig sous la direction du compositeur. Il suit la forme classique du concerto pour violon, avec deux mouvements rapides encadrant un mouvement lent (aussi connu comme vif lent vif); ce n'est pas anodin puisque le Second concerto pour piano de Brahms (également composé en 1878) compte quatre mouvements et s'écarte, lui, de cette forme. Cependant, Brahms avait à l'origine prévu pour son concerto pour violon un quatrième mouvement (un scherzo).
Son pendant reste le Concerto pour violon de Ludwig van Beethoven, également en ré majeur mais il fut abondamment critiqué, notamment par Claude Debussy qui le traite de « rocaillerie » et de « monopole de l'ennui», par Gabriel Fauré ou par Édouard Lalo. L'œuvre est particulièrement difficile pour le soliste : lors de sa création, le chef d'orchestre Hans von Bülow l'a qualifié de concerto contre le violon.
Voici ce concerto par Henryk Szeryng
mouvement n°1
http://fr.youtube.com/watch?v=OlIEbBcXT_U&fmt=18
mouvement n°2
http://fr.youtube.com/watch?v=nXAKs8fZvxM&feature=related&fmt=18
mouvement n°3
http://fr.youtube.com/watch?v=lB0UeWKRpLg&feature=related&fmt=18

samedi 17 juillet 2010

Dvorak Symphonie n°5

La Symphonie n° 5 en fa majeur, opus 76 (B.54), a été écrite par Antonín Dvorák entre le 15 juin et le 23 juillet 1875. Elle est dédiée à Hans von Bülow et comporte quatre mouvements: Allegro ma non troppo, Andante con moto, Scherzo : Allegretto scherzando, Finale: Allegro molto. Les deuxième et troisième mouvements s'enchaînent sans pause.
Le premier mouvement s'ouvre sur des appels doux des clarinettes (qui annoncent ceux du début de la Symphonie n° 1 de Mahler, composée en 1888). De ce bref motif, Dvorák tire des passages « panoramiques » grandioses, et un long développement fait circuler les appels (et leurs variantes) entre les différentes sections des vents de l'orchestre en une sorte de kaléidoscope sonore des plus séduisants. Les deux mouvements suivants poursuivent cette veine lumineuse. Puis, le Finale est attaqué fortement en mineur par les cordes graves, produisant un effet de bascule qui relance puissamment le discours musical. Cet effet spectaculaire (et parfois critiqué) avait très peu de précédents dans le répertoire. Joseph Haydn l'avait employé dans deux de ses Quatuors à cordes opus 76 de 1797 (le n° 1 en sol majeur et le n° 3 « Empereur » en do majeur). Gustav Mahler, étant natif de Bohême et connaissant bien les œuvres orchestrales de Dvorák, reprendra le même effet dans sa Première symphonie avec un orageux Finale débutant comme ici brutalement, et en mineur. Un magnifique second thème, lyrique cette fois, viendra apaiser quelque peu le tumulte : ses harmonies modales possèdent d'étonnantes couleurs presque blues. Au bout du compte, l'œuvre se termine en fa majeur avec une brillante coda.

Voici cette symphonie dirigée par Ricardo Muti:
partie 1
http://www.youtube.com/watch?v=pRokZq-uM2Q&fmt=18
partie 2
http://www.youtube.com/watch?v=lEuS5ohgoiE&feature=related&fmt=18
partie 3
http://www.youtube.com/watch?v=5O2VHdVnnps&feature=related&fmt=18
partie 4
http://www.youtube.com/watch?v=MxTpscXdnNk&feature=related&fmt=18
partie 5
http://www.youtube.com/watch?v=5vrUQMeUqcM&feature=related&fmt=18
partie 6
http://www.youtube.com/watch?v=y67T4uGtjis&feature=related&fmt=18

dimanche 4 juillet 2010

Le Requiem de Giuseppe Verdi

Après avoir connu le succès avec l'opéra Aïda en 1871, Verdi composa sa Messe de Requiem comme si elle devait être sa dernière œuvre, en mémoire de son défunt compatriote Alessandro Manzoni mort en 1873. Verdi fut si ébranlé par la mort de Manzoni qu'il ne put se joindre au cortège funèbre. Manzoni, comme Verdi, s'était engagé pour l'unité italienne au sein du Risorgimento, pour les idéaux de justice et d'humanité. L’œuvre a pour origine une commande passée à plusieurs compositeurs italiens pour écrire une messe de requiem à la mémoire de Rossini (mort le 13 novembre 1868). Des treize pièces de ce Requiem, Verdi écrit la treizième, le Libera me. La Messe per Rossini ne fut jamais exécutée, mais Verdi envisaga rapidement de composer un requiem entier à partir de sa première pièce.
Verdi offrit à la ville de Milan la composition d'une Messe qu'il devait créer un an après le décès de Manzoni. La ville accepta l'offre avec empressement. C'est pourquoi la Messe fut à l'origine appelée « Requiem de Manzoni ».
La création eut lieu le jour du premier anniversaire de la mort de Manzoni le 22 mai 1874 en l'église San Marco de Milan sous la direction du compositeur lui-même. Le Requiem fut accueilli avec un grand enthousiasme et trois autres exécutions furent réalisées au théâtre de la Scala, où la foule se pressa. Verdi dirigea aussi le Requiem huit jours après à Paris, à l'Opéra Comique, et en 1875 à Londres et à Vienne. En Allemagne les premières eurent lieu en décembre 1875 à Cologne et à Munich.
Voici ce Requiem dans une distribution prestigieuse sous la direction de Claudio Abbado avec Angela Gheorgiu et Roberto Alagna.
partie 1
http://fr.youtube.com/watch?v=KsyDS5sr_gI&feature=channel&fmt=18
partie 2
http://fr.youtube.com/watch?v=2KT8bJoIRHM&feature=channel&fmt=18
partie 3
http://fr.youtube.com/watch?v=yiKmHEzbIdI&feature=channel&fmt=18
partie 4
http://fr.youtube.com/watch?v=bkLpUVnQpog&feature=channel&fmt=18
partie 5
http://fr.youtube.com/watch?v=dTAw_i4a9vQ&feature=channel&fmt=18
partie 6
http://fr.youtube.com/watch?v=mKrVGoKhxBk&feature=channel&fmt=18
partie 7
http://fr.youtube.com/watch?v=5EF6LwHuca8&feature=channel&fmt=18
partie 8
http://fr.youtube.com/watch?v=VfLCKp1U7is&feature=channel&fmt=18
partie 9
http://fr.youtube.com/watch?v=uIEajcJvs9w&feature=channel&fmt=18

lundi 21 juin 2010

Le trio à l'Archiduc de Beethoven

Le Trio pour piano, violon et violoncelle n° 7 en si bémol majeur, opus 97, de Ludwig van Beethoven a été composé en 1811 et publié en 1816 avec une dédicace à l'archiduc Rodolphe d'Autriche, d'où son appellation courante de Trio à l'Archiduc. Celui-ci était le plus jeune fils de l'empereur Léopold II d'Autriche. Il fut l'élève de Beethoven dont il resta un ami et protecteur fidèle, l'invitant notamment à rester à Vienne en 1809 alors que le compositeur envisageait de partir à la cour de Westphalie.
Le Trio à l'Archiduc est le plus célèbre des trios de Beethoven. Sa composition, postérieure de deux ans à celle du Trio n° 6 opus 70, fut contemporaine de celle de la Septième symphonie. Il a été écrit en moins d'un mois, en mars 1811. Sa création le 11 avril 1814, avec Schuppanzigh au violon, donna lieu à l'une des dernières apparitions publiques de Beethoven comme interprète (au piano), alors que sa surdité était presque totale.
Les thèmes initiaux des deux premiers mouvements sont très proches de ceux déjà utilisés par Beethoven dans les mouvements correspondants de son Septième Quatuor opus 59 n° 1. Il comporte quatre mouvements:
1. Allegro moderato, 2. Scherzo (Allegro) & Trio, 3. Andante cantabile, 4. Allegro moderato.
Voici ce trio dans une formation historique puisqu'elle réunit trois interprètes de légende: Alfred Cortot au piano, Jacques Thibaud au violon et Pablo Casals au violoncelle.
partie 1
http://www.youtube.com/watch?v=8zOw_flPYNE&feature=related&fmt=18
partie 2
http://www.youtube.com/watch?v=nOwvI3ZwNdU&feature=related&fmt=18
partie 3
http://www.youtube.com/watch?v=N49m2R7itjM&feature=related&fmt=18
partie 4
http://www.youtube.com/watch?v=ycT0M1ppmi8&feature=related&fmt=18

mercredi 16 juin 2010

La Sonnambula de Vincenzo Bellini

La sonnambula (La Somnambule en français) est un opéra en deux actes mis en musique par Vincenzo Bellini sur un livret de Felice Romani. Créée au Teatro Carcano de Milan le 6 mars 1831. Il est considéré, avec Les Puritains et Norma, comme l’un des trois chefs-d’œuvre du compositeur.

Acte I
Premier tableau : le village. Au fond du théâtre, se dresse le moulin de Teresa.
On fête les noces d'Elvino et Amina (Care compagne...Sovra il sen), une orpheline élevée par Teresa (Prendi l'anel ti dono). La seule à être mécontente est l'aubergiste Lisa, elle est elle aussi amoureuse du jeune rentier et refuse les avances d'Alessio, un autre jeune du village.
Arrive un gentilhomme qui semble bien connaître les lieux mais que personne parmi les villageois ne reconnaît. Il s'agit du comte Rodolfo, fils du défunt seigneur du château. Il s'installe à l'auberge de Lisa et adresse quelques compliments à Amina, lui disant que son visage lui rappelle celui d'une dame qu'il avait connue bien des années auparavant. Avant de le saluer, les villageois l'avertissent que le village est hanté par la sinistre présence d'un fantôme, mais l'homme, cultivé, prend leurs paroles pour de la pure superstition. Entretemps, les flatteries du comte ont excité la jalousie d'Elvino qui, resté seul avec elle, réprimande sa future épouse (Son geloso del zefiro errante)

Deuxième tableau : une chambre à l'auberge. De face, une fenêtre, sur un côté, la porte d'entrée ; de l'autre un cabinet de toilette ; on aperçoit un sofa et un guéridon.
Dans sa chambre, Rodolfo est occupé à courtiser Lisa. On entend des pas, elle s'enfuit précipitamment mais reconnaît Amina qui, en état de somnambulisme, se rend dans la chambre du comte. La somnambule s'adresse affectueusement au gentilhomme, comme s'il s'agissait de son futur époux, décrivant d'un air extasié la prochaine cérémonie de son mariage, et lui demande enfin de l'embrasser. Rodolfo ne sait que faire profiter de la situation, ou bien réveiller la somnambule ? Finalement, il quitte la chambre.
Quand un groupe de villageois surgit dans l'auberge pour saluer le comte dont ils ont finalement découvert l'identité, ils surprennent la jeune Amina étendue sur le divan. La confusion est à son comble. Elvino, bouleversé, rompt les fiançailles, pendant que la jeune fille se réveillant, inconsciente de ce qui est arrivé, ne peut trouver les mots pour se justifier (D'un pensiero e d'un accento).

Acte II

Premier tableau : une vallée ombragée entre le village et le château.
Pendant qu'un groupe de villageois se rend auprès du comte pour le convaincre de prendre la défense d'Amina, cette dernière espère trouver un peu de consolation et d'affection auprès de sa mère. Elle tombe sur Elvino. Celui-ci, déchiré par les événements, lui rappelle qu'elle a fait de lui le plus malheureux des hommes et lui arrache l'anneau de fiançailles.


Deuxième tableau : le village du premier acte.
En vain, le comte Rodolfo tente d'expliquer aux villageois ce qu'est le somnambulisme et de faire revenir Elvino sur sa position. Le jeune homme, par dépit, a décidé d'épouser l'aubergiste Lisa. Le village est donc à nouveau en liesse à l'idée d'une possible cérémonie nuptiale mais quand Lisa et Elvino passent devant le moulin de Teresa, celle-ci accuse Lisa d'avoir commis le même délit qu'Amina, en amenant comme preuve un mouchoir appartenant à l'aubergiste et trouvé dans la chambre du comte Rodolfo.
Elvino se sent à nouveau trahi quand, à la stupeur générale, on voit Amina marcher en état de somnambulisme sur la corniche du toit de la maison. C'est la preuve que le comte Rodolfo avait raison. Contemplant les fleurs fanées qu'Elvino lui avait données la veille, la somnambule chante son amour malheureux (Ah! non credea mirarti), écoutée par tous, et quand elle se réveille, elle peut finalement embrasser à nouveau son aimé. Le village, de nouveau en liesse, se prépare pour les noces tant espérées.

Notre grande soprano française Nathalie Dessay a chanté le rôle d'Amina au Metropolitan Opera de NewYork (DVD sorti en mars 2010) et à l'Opéra de Paris cette saison. Je ne suis pas personnellement un fan absolu de Nathalie Dessay mais je la trouve vraiment bien dans ce rôle sa voix s'accordant magnifiquement à la musique subtile, lunaire pourrait-on dire, de Bellini.
En voici donc quelques extraits par Nathalie Dessay:

Acte I Tableau I:Care compagne...Sovra il sen
http://www.youtube.com/watch?v=Mgy_8lcSDo8&fmt=18

Acte I Tableau I:Prendi l'anel ti dono
http://www.youtube.com/watch?v=G0DVSatYlNU&fmt=18

Acte I Tableau I: Son geloso del zefiro errante
http://www.youtube.com/watch?v=meVJ4lYISy0&fmt=18

Acte I tableau II: la scène du somnanbulisme
http://www.youtube.com/watch?v=WyQiPa9cuGA&fmt=18

Acte I tableau II:D'un pensiero e d'un accento
http://www.youtube.com/watch?v=1YjnrjYlid4&fmt=18

Acte I tableau II: Ah! non credea mirarti
http://www.youtube.com/watch?v=UFtKpO0eKIg&fmt=18
et à titre de comparaison la version de Maria Callas
http://www.youtube.com/watch?v=VRhBY0X4sv8&fmt=18


samedi 12 juin 2010

Horowitz joue Chopin

Vladimir Horowitz né à Kiev le 1er octobre 1903 et mort à New York le 5 novembre 1989, est un pianiste virtuose russe de renommée mondiale.
Pianiste mythique, "roi des pianistes", Vladimir Horowitz fut admiré pour la puissance de son jeu pianistique et pour ses multiples prouesses techniques, par le public comme par les pianistes professionnels Clara Haskil, qui le surnommait "Satan au clavier", Martha Argerich, Sviatoslav Richter, Arthur Rubinstein.
Il gagna la réputation de meilleur virtuose pour ses interprétations de Liszt, Chopin, Rachmaninov, Scriabine et Tchaïkovski. Soulignons aussi l'art d'Horowitz dans l'interprétation de la musique impressionniste (Liszt, Au bord d'une source par exemple, Wagner Isoldes Liebestod arrangée pour piano par Liszt, un des derniers enregistrements d'Horowitz) mais aussi de la musique moderne, il créa de nombreuses sonates de Kabalevski et de Prokofiev aux USA. Il fit aussi redécouvrir au monde musical des compositeurs tels que Clementi ou Scarlatti, en s'ingéniant à démontrer qu'ils furent des précurseurs du romantisme et de la musique de Beethoven.
Il mettait beaucoup de soin à composer ses récitals, et à choisir les quelques morceaux dignes d'être interprétés en concert ou en enregistrement. Comme conséquence, sa discographie est moins étendue qu'on aurait pu le souhaiter. Toutes ses interprétations étaient mûrement réfléchies.
"L'ouragan des steppes" déplaçait des foules pour chacun de ses concerts où les places étaient chères et réservées très longtemps à l'avance. Son très étroit et complice rapport au public était constitutif de son grand charisme. Cependant, ses rares concerts étaient très appréciés du fait qu'il y réalisait ses meilleures interprétations, surpassant de loin tous les enregistrements programmés en studio. Horowitz arrivait à des performances incroyables devant des milliers de personnes, prenant de grands risques pianistiques devant lesquels reculent la quasi-totalité des pianistes en public. Il était aussi le seul pianiste à faire ses concerts sur son propre piano.
Le voici dans une interprétation de la sonate n°2 op 35 en Si bémol mineur "funèbre" de Chopin donnée à la Maison Blanche pour le Président Carter:
http://fr.youtube.com/watch?v=OYG-Q-TlC8E&fmt=18

mardi 8 juin 2010

Arturo Toscanini

Né en 1867, à Parme, Arturo Toscanini fut l'un des chefs les plus importants de la première moitié du XX ème siècle. Egal de Wilhelm Furtwängler - son contemporain-, ayant des idées musicales diamétralement opposées, il incarne la figure du commandeur au regard tranchant, à la battue mordante, acérée, vive. Scrupuleux, il entend respecter les indications des compositeurs. Poigne d'acier, il dirige en maître voire en tyran. Mais à l'idéal artistique implacable, correspondant aussi une exigence morale et humaine qui s'exprimera contre le fascisme. Si la musique est un combat, demandant l'implication de toute les forces vitales de l'être qui la sert, Arturo Toscanini en est l'ambassadeur: un musicien intransigeant cherchant la perfection dans ce monde.

Verdi, Puccini, Wagner
A 19 ans, loin de son Italie natale, à Rio de Janeiro, Toscanini alors violoncelliste, remplace le chef prévu et dirige par coeur Aïda de Verdi. Déjà maître de la direction, doué d'une vaste culture musicale, le jeune musicien recherche un poste de directeur musical. Depuis 1885, il a son diplôme en poche, obtenu au Conservatoire de sa ville natale, Gênes. Ambition presque réalisée lorsqu'en 1887, à 20 ans, il participe comme second violoncelliste dans l'orchestre de la Scala à la création d'Otello de Giuseppe Verdi. Cette expérience décisive renforce son amour pour le théâtre verdien.
Le jeune chef milite énergiquement pour la scène lyrique contemporaine, en particulier les véristes. Il crée ainsi Edmea de Catalani (Turin, 1887), Paillasse de Leoncavallo (Milan, 1892), La Bohême de Puccini (Turin, 1896). Entre temps sa nouvelle stature de directeur musical s'est imposée naturellement. Turin sera sa première "tribune": il doit y constituer l'orchestre du Teatro Regio et concevoir la programmation musicale. Il créera ainsi, les Quatre Pièces Sacrées de Verdi (1897) et dirige dès 1895, son autre "dieu", Richard Wagner, dont Le Crépuscule des dieux en première audition italienne, en 1895.

Milan, 1898
A 31 ans, le fougueux directeur musical prend les rennes de La Scala. Insatiable, conquérant de la perfection et de l'audace, entraînant sans faiblir les musiciens de l'orchestre derrière lui, à son rythme, Toscanini élargit le répertoire et dirige Pelléas, Eugène Onéguine, La Damnation de Faust, à nouveau, Le Crépuscule des dieux, Euryanthe... Mais lassé par d'incessants obstacles dans la quête de ce qu'il s'est fixé comme un idéal, le musicien s'éloigne de Milan à partir de 1903: il part en tournée avec l'Orchestre de Turin, un ensemble qu'il a façonné et qui est donc plus malléable à sa conception musicale.

New York, 1908-1915
A 41 ans, Toscanini traverse l'Océan Atlantique et rejoint le Metropolitan Opera. Malgré les lourdeurs administratives et l'apathie confortable de certains chanteurs dont Caruso ou Farrar, le maestro parmesan n'hésite pas là encore à bousculer les habitudes. Il y crée La fille du Far West de Puccini (1910) et aussi, en première américaine, Boris Godounov de Moussorsgki. L'épopée outre-atlantique aura duré sept ans.

Intraitable avec les nazis
En Italie pendant la guerre, Toscanini donne de nombreux concerts pour soutenir l'esprit des troupes (1915). De nouveau, La Scala le réclame en 1920: il y réorganise orchestre et choeur. Son énergie paraît illimitée. Sa force de travail et la pertinence de ses vues forcent l'admiration de tous ses contemporains. Au moment du fascisme naissant, ses racines républicaines (son père fut partisan de Garibaldi) se renforcent. Toscanini refuse de jouer l'hymne mussolinien à la création de Turandot de Puccini en 1926. En 1930 et 1931, il est l'invité du Festival de Bayreuth où il dirige Tannhäuser, Tristan et Parsifal. Entre 1934 et 1937, Toscanini réalise un voeu pieu: il dirige aussi au festival de Salzbourg, Falstaff, Fidelio, Les maîtres chanteurs, La flûte enchantée...
Les années 1930 représentent l'aboutissement du "son" Toscanini, la réalisation d'un idéal très élevé et qu'il n'a cessé de suivre quoi qu'il en coûte. L'année 1935 regroupe plusieurs concerts retentissants de ce point de vue, imposant sa baguette et la carrure de l'homme: Missa Solemnis de Beethoven (New York, avril), Fidelio et Falstaff (Festival de Salzbourg à l'été)... Auditeur de sa Lucia di Lammermoor puis de son Falstaff à la Scala, de son Tannhäuser à Bayreuth, le jeune Karajan est bouleversé, saisi par la puissance rythmique et le souffle lyrique des phrasés. Le sens de la construction insuffle à chacune de ses lectures, magnétisme expressif et grandeur spirituelle. Mais ce que nous ne mesurons pas suffisamment dans les enregistrements disponibles, c'est le travail de la texture et la sonorité des orchestres de Toscanini, qui d'après les témoignages des spectateurs et des auditeurs contemporains, suscitaient un égal enthousiasme.
Aux côtés de Verdi, Wagner, Toscanini a abondamment "servi" Debussy dont grâce à la sonorité qu'il obtenait, il jouait comme personne La Mer. Le compositeur ébloui par l'interprétation du chef, accepta de modifier quelques passages selon les suggestions de son contemporain. Ajoutons qu'entre 1935 et 1938, il enregistre à Londres avec l'Orchestre symphonique de la BBC, de nombreuses gravures demeurées légendaires.
Ses positions politiques seront nettes et sans complaisance vis-à-vis des fascistes. Il cesse toute participation à Bayreuth en 1933 quand Hitler prend le pouvoir, et après l'Anschluss (1938), il refuse de jouer à Salzbourg.

Retour aux USA
A New-York, en 1933, sa fille Wanda est longuement courtisée par Vladimir Horowitz. Leur mariage est célébré le 21 décembre... à Milan. La chaîne NBC met à sa disposition, à New York, un orchestre symphonique qu'il dirigera entre 1937 et 1954. C'est à cette époque et avec cette phalange dont il dispose à son gré que Toscanini, dans le studio 8-H, réalisera bon nombre de ses enregistrements officiels pour la firme RCA. Les bandes de l'époque montrent avec volonté et exigence, comment le chef menait son orchestre, invectivant parfois violemment ses musiciens. Au nom de sa conception des oeuvres, il désirait ardemment un retour aux sources, dans le respect de la structure rythmique, pour l'intensité poétique des partitions, exigeant de ses troupes comme de lui-même. Scrupuleux des indications ou didascalies de l'auteur, Toscanini, apôtre de l'orthodoxie, s'inscrit dans la lignée des chefs tels Mendelssohn, puis Strauss, Busch, Krips, Szell... En cela, il s'écartait des conceptions de Berlioz, Wagner ou Liszt.
De retour dans l'Italie libérée, le chef dirige à La Scala et à La Fenice, rénovées. Il succombe dans son appartement new-yorkais de Riverdale, le 16 janvier 1957.

Je vous invite à comparer l'exécution qui suit de la 5ème symphonie de Beethoven avec celle de Karajan que nous avons publiée ici même et que vous pourrez retrouver sur le blog. Tiens vous direz-vous peut-être en écoutant le début mais ces silences entre les accords je ne me souviens pas les avoir notés dans la version Karajan pourtant ici ils prennent toute leur importance.... pour votre information ces silences.... sont dans la partition.
partie 1
http://www.youtube.com/watch?v=N6K_IuBsRM4&fmt=18
partie 2
http://www.youtube.com/watch?v=ijiHzheK4GQ&fmt=18
partie 3
http://www.youtube.com/watch?v=9Mt7NIPFgQk&fmt=18
partie 4
http://www.youtube.com/watch?v=-mZ4_aWfH7s&fmt=18

jeudi 3 juin 2010

Le chant Grégorien

Le chant grégorien est le chant liturgique officiel de l'Église catholique romaine. Il reste pratiqué régulièrement dans certaines églises et communautés religieuses, spécialement dans les cérémonies plus solennelles de la liturgie du rite romain.
Indépendamment de la liturgie, le chant grégorien est aujourd'hui apprécié pour sa qualité esthétique. C'est un genre musical qui appelle au calme, au recueillement, à la contemplation intérieure.
Le chant grégorien est habituellement interprété par un chœur (hommes ou femmes) ou par un soliste appelé chantre. Il est destiné à soutenir le texte liturgique en latin. Il doit se chanter a cappella, c'est-à-dire, sans accompagnement instrumental.
Le chant grégorien doit son nom au pape Grégoire le Grand (fin du VIe siècle) auquel il a été attribué par l'historiographie carolingienne.
Le répertoire grégorien apparaît dans la seconde moitié du VIIIe siècle, dans la région de la Moselle berceau de la puissance franque et notamment après la réforme de l'évêque Chrodegang de Metz, dans la juridiction de l'abbaye de Gorze. On l'appelle alors chant messin.
C'est d'abord en Angleterre, par l'envoi de missionnaires partis de Rome, puis et surtout à la demande de Pépin le Bref, de Charlemagne et de leurs successeurs, que le chant romain s'épanouit hors d'Italie.
Il s'est alors répandu pour répondre à la volonté d'unité et d'ordre du pouvoir politique et pour remplacer le chant gallican. La diffusion du chant grégorien, comme l'initiation de l' ordre romain dans son ensemble, servit donc avant tout à la mise en place du nouvel ordre politico-religieux chrétien voulue par le nouvel empereur d'Occident. L'Église en fut l'instrument autant que la bénéficiaire.
Le répertoire et les formes musicales que l'on appelle aujourd'hui grégoriens sont le résultat du mariage du chant romain, diffusé par le bouche à oreille, avec le chant et les répertoires locaux. Le chant grégorien médiéval est né de leur cohabitation prolongée pendant des siècles. Ces échanges d'influences expliquent l'apparition de familles musicales différentes et la survivance de particularités locales à l'intérieur même de la tradition grégorienne.
Plus tard, les grandes familles religieuses du Moyen Âge ont également donné naissance à leur propre tradition musicale grégorienne (chant grégorien cistercien, cartusien, dominicain, etc.)

Le chant grégorien est habituellement considéré comme le point de départ de la musique occidentale savante, appelée musique classique. Cependant, celui-ci n'est pas né ex nihilo : en effet, les modes, les échelles, les mélodies même, faisaient sans doute partie des traditions orales appartenant aux nombreux groupes sociaux établis sur l'ancien empire romain: traditions gréco-romaines, celtiques et plus précisément gallicane, judéo-chrétiennes, germaniques, etc. L'autorité religieuse a, en fait, défini une norme de musique acceptable dans le cadre de l'office divin, préservant la sainteté et la dignité de celui-ci, en favorisant la contemplation et en bannissant strictement tout débordement sensuel comme par exemple l'interdiction des altérations dièses et bémols (!).

Voici quelques exemples de chant Grégorien:
Beata Mater par Ensemble Discantus
http://fr.youtube.com/watch?v=SwGXS1GmhyQ&fmt=18
Dis Irae
http://www.youtube.com/watch?v=Ucbm2P6dnvU&fmt=18
Salve Regina
http://www.youtube.com/watch?v=xmaXyvn4AdQ&feature=channel_page&fmt=18
Verax est pater par Chant group Psallentes
http://fr.youtube.com/watch?v=053YfWsDse8&fmt=18

lundi 31 mai 2010

Année et concours Chopin

La Pologne et la France ont décidé d'organiser une année Chopin pour commémorer le bicentenaire de sa naissance le 1° mars 1810.
Cette année coïncide avec le concours Chopin de Varsovie. Il s'agit du plus célèbre concours de piano du monde, il a lieu tous les 5 ans depuis 1927. Il n'y a qu'un premier prix qui n'est d'ailleurs pas toujours décerné, il n'y en a pas eu ni en 1990 ni en 1995 et en 2005 il a été décerné mais le deuxième prix n'a pas été décerné. Les candidats doivent être âgés d'au moins 17 ans et au plus 29. Les œuvres jouées dans les différentes étapes de la compétition sont uniquement des œuvres de Chopin.
345 candidats étaient au départ cette année (contre 250 en 2005) 172 ont été présélectionnés par un premier jury sur la base d'un DVD qu'ils devaient envoyer. 172 ont été sélectionnés et sont venus à Varsovie jouer devant un deuxième jury dans lequel figurait Jacques Rouvier professeur de piano au CNSM de Paris. Il en reste 81 qui participeront à la phase finale en octobre décomposée elle -même en trois rounds de sélection. Et ce devant un troisième jury dans lequel figurent entre autres Nelson Frère, Philippe Entremont et Martha Argerich.
Sur les 81 compétiteurs restants il y a 15 japonais, 11 russes, 6 chinois, 6 polonais, 5 américains, 4 français, 4 coréens du sud, 4 taiwanais, 3 israéliens, 3 italiens, 2 allemands, 2 suisses et 2 ukrainiens. Soit un total de 29 candidats d'extrême orient montrant une fois de plus leur capacité à s'intégrer une culture bien éloignée de la leur !
Je vous propose de jouer au membre du jury, voici une des œuvres qui seront jouées au premier tour de la finale, il s'agit de la Barcarolle. Les candidats en lice ont quelques références, Martha Argerich a gagné le concours Chopin en 1965 et est membre du jury cette année, Rafal Blechaz l'a gagné aussi en 2005, Alfred Cortot ne l'a pas gagné mais était membre du jury de la compétition de piano de Vienne quand Dinu Lipatti était candidat et a quitté le jury quand celui-ci n'a pas donné le premier prix à Lipatti. Enfin Arthur Rubinstein s'il n'est titulaire d'aucun grand prix reste un des très grands pianistes du XXème siècle.
Voici donc ces 5 versions de la Barcarolle de Chopin:
par Martha Argerich
http://fr.youtube.com/watch?v=f99mfQOldx0&feature=related&fmt=18
par Rafal Blechacz
http://fr.youtube.com/watch?v=qZWNMxTxfS4&fmt=18
par Alfred Cortot
http://fr.youtube.com/watch?v=KZNSiYX3dRo&feature=related&fmt=18
par Dinu Lipatti
http://fr.youtube.com/watch?v=QG5nREXB3ag&feature=related&fmt=18
par Arthur Rubinstein
http://fr.youtube.com/watch?v=dNcb3inSg2I&fmt=18

jeudi 27 mai 2010

Le concerto pour violon de Beethoven

Le Concerto pour violon en ré majeur op. 61 est une œuvre majeure de Ludwig van Beethoven, écrite en 1806.
Sa composition prend place entre sa troisième et sa quatrième symphonie et est contemporaine de celle de son quatrième concerto pour piano.
Le dédicataire en est Franz Clement, directeur d'orchestre du Theater an der Wien et violoniste célèbre à l'époque, qui avait commandé l'œuvre pour des concerts de Noël.
La première a lieu le 23 décembre 1806 à ce même théâtre, sous l'archet du dédicataire. Il semble que l'achèvement de son écriture ait précédé de peu le concert, obligeant le soliste à faire du déchiffrage en direct. Il joua d'ailleurs ce concerto en deux parties séparées par d'autres pièces de son crû (jouées avec le violon renversé et sur une seule corde) ce qui n'était guère le meilleur moyen pour que le public puisse apprécier le concerto!. La partition est publiée en août 1808, cette fois-ci avec une dédicace à son ami, Stephan von Breuning.
Elle ne fut guère jouée du vivant du musicien, les auditeurs la trouvant assez peu virtuose, le thème trop souvent répété (40 fois), le violon étant très peu présent voire sous-exploité par rapport aux concertos de Niccolò Paganini de l'époque même si la critique reconnut dans l'ensemble que la musique du maître n'était pas sans mérite bien que trop répétitive à leur goût. Seule la représentation de Pierre Baillot en 1812 à Berlin et celle du jeune Henri Vieuxtemps en 1834 à Vienne, sont connues avant la redécouverte par le violoniste Joseph Joachim qui le joue en 1844 à Londres sous la direction de Felix Mendelssohn-Bartholdy.
Voici ce concerto par Itzhak Perlman:
partie 1
http://www.youtube.com/watch?v=WVuMbxEON3o&fmt=18
partie 2
http://www.youtube.com/watch?v=Ls6HxvhCsXo&feature=related&fmt=18
partie 3
http://www.youtube.com/watch?v=CrHz_PfJrm4&feature=related&fmt=18
partie 4
http://www.youtube.com/watch?v=nTM8R1IwhQM&feature=related&fmt=18
partie 5
http://www.youtube.com/watch?v=S9K9b17e4JU&feature=related&fmt=18

lundi 24 mai 2010

Roméo et Juliette de Charles Gounod

Le chœur retrace l'histoire des Capulet et des Montaigu deux familles nobles de Vérone dont le conflit ancestral a conduit Roméo un Montaigu et Juliette une Capulet qui s'aimaient à la mort.

Acte I
Bal chez les Capulet, Tybalt et Pâris deux aristocrates bavardent et indiquent que Juliette doit épouser Pâris, Capulet fait son entrée et présente sa fillle. Quand les danseurs se retirent arrivent masqués les Montaigu avec parmi eux Roméo et son ami Mercurio. Roméo pressent un danger mais Mercurio se moque de lui. Arrive Juliette accompagnée de sa gouvernante Gertrude. Roméo tombe immédiatement sous le charme.
Juliette fait part de son intention de profiter de la vie ("Ah! je veux vivre"). Roméo seul avec Juliette lui fait des compliments ("Ange adorable") qu'elle détourne avec adresse mais ils finissent par s'embrasser. Arrive son cousin Tybalt et Roméo apprend qu'elle est la fille de Capulet. Tybalt reconnaît Roméo et jure de le tuer. Juliette est terrifiée à l'idée d'être tombée amoureuse d'un Montaigu. Malgré les menaces proférées Capulet invite tout le monde à danser.

Acte II
Roméo réalise qu'il est amoureux de Juliette. Quand celle-ci apparait c'est le premier duo d'amour vite interrompu par des serviteurs des Capulets qui cherchent un Montaigu que l'on a vu pénétrer dans le domaine. Ne trouvant personne ils plaisantent avec Gertrude la servante de Juliette. Quand ils sont partis et Gertrude avec eux les deux amoureux peuvent reprendre leur duo d'amour.

Acte III
Premier tableau
Roméo demande au frère Laurent un franciscain de célébrer son mariage avec Juliette et la cérémonie ("Dieu qui fis l'homme") a lieu pendant que Gertrude monte la garde.

Deuxième tableau

Stéphano le page de Roméo cherche son maître et se moque des serviteurs des Capulet menés par Grégoire. Mercutio cherche querelle à Tybalt, ils se battent mais Roméo les sépare disant que le temps de la haine est passé. Mercutio scandalisé de voir que Roméo n'est pas prêt à se battre attaque Tybalt mais celui-ci blesse mortellement Mercutio. Roméo furieux blesse à son tour mortellement Tybalt. Arrive Capulet et Roméo comprend que Juliette va sans doute le haïr maintenant. Tybalt confie à Capulet son dernier souhait sans que les autres n'entendent.
Capulet demande justice au duc de Vérone, les deux familles sont condamnées et Roméo est banni. Roméo exprime son intention de revoir Juliette et les Capulet de se venger.

Acte IV
Juliette dans ses appartements seule avec Roméo lui pardonne ("Va! je t'ai pardonné") et Roméo doit partir. Capulet annonce à Juliette qu'elle doit épouser le comte Pâris selon le dernier souhait de Tybalt. Frère Laurent arrive pour préparer Juliette à la cérémonie, elle lui demande de l'aider et il lui présente une fiole et lui dit que si elle le boit elle tombera dans un profond sommeil et que tout le monde la croira morte. Le frère lui promet d'être à côté d'elle quand elle se réveillera et de l'aider à s'échapper avec Roméo. Juliette boit le liquide ("Quel frisson coure dans mes veines") et quand Capulet revient elle répond que sa tombe sera son lit de noces et s'effondre.

Acte V
Dans le tombeau des Capulet, Roméo arrive ayant appris la mort de Juliette ("Salut! Tombeau sombre et silencieux!"), il l'étreint, admire sa beauté et avale du poison. Mais Juliette se réveille, Roméo la supplie de s'enfuir avec lui mais le poison fait son effet. Ne trouvant pas de poison Juliette se poignarde pour rejoindre Roméo dans la mort.

Voici les principaux airs de Roméo et Juliette dans la version Machaidze Villazon:
Acte I: Je veux vivre
http://www.youtube.com/watch?v=gEqtNFLNulU&fmt=18
Acte I: Ange adorable
http://www.youtube.com/watch?v=ayWeMLygLSU&feature=channel_page&fm
Acte III: Dieu qui fis l'homme
http://www.youtube.com/watch?v=bPvefhHQ_zo&fmt=18
Acte IV: Va! je t'ai pardonné
http://www.youtube.com/watch?v=HLZU9IsQ7Rc&fmt=18
Acte IV: Quel frisson court dans mes veines
http://www.youtube.com/watch?v=4vA2K3ererQ&fmt=18
Acte V: Salut! tombeau sombre et silencieux!
http://www.youtube.com/watch?v=VkzbDTPqEQM&feature=related&fmt=18
Acte V: Final
http://www.youtube.com/watch?v=dRPH0NyrzvM&feature=related&fmt=18

vendredi 7 mai 2010

Herbert Von Karajan

Le chef d'orchestre Herbert von Karajan est né à Salzbourg le 5 avril 1908 et décédé à Anif près de Salzbourg le 16 juillet 1989

Biographie
Herbert von Karajan fait ses des débuts officiels de chef d'orchestre en 1929 en dirigeant Salomé de Richard Strauss à Salzbourg et devient, jusqu'en 1934, premier maître de chapelle de l'Opéra d'État d'Ulm. En 1933, il fait ses débuts au Festival de Salzbourg en dirigeant La Nuit de Walpurgis de Mendelssohn. Il adhère au parti nazi en mars 1935, dans le but d'obtenir le poste ardemment convoité de chef de l'orchestre symphonique du Théâtre d'Aix-la-Chapelle. Cette année-là, il est le plus jeune chef d'orchestre allemand et il est invité à diriger à Stockholm, Bruxelles et Amsterdam. En 1937, il fait ses débuts à la tête de l'Orchestre philharmonique de Berlin et de l'Opéra national dans Fidelio.

En 1939, Karajan s'attire l'inimitié de Hitler lors d'un concert de gala donné en l'honneur des monarques yougoslaves où, en raison de l'erreur d'un chanteur, il perd le fil des Maîtres Chanteurs — qu'il dirigeait sans partition, comme à son habitude —, les chanteurs cessent alors de chanter et, dans la plus grande confusion, le rideau tombe ; furieux, Hitler donne cet ordre à Winifred Wagner : « Moi vivant, Herr von Karajan ne dirigera jamais à Bayreuth ». Karajan demeure cependant à la tête de l'orchestre de la Staatskapelle de Berlin à l'Opéra national, mais en 1942, il est exclu du parti nazi pour avoir épousé une femme qui a un quart de sang juif.

Après la guerre, en 1947, il est « dénazifié » par les Alliés et pris sous contrat par Walter Legge, pour devenir l'année suivante chef d'orchestre permanent du Philharmonia Orchestra à Londres. A la réouverture du Festival de Bayreuth en 1951, ainsi que l'année suivante, il est invité à diriger l'orchestre du festival, notamment dans un Tristan et Isolde devenu légendaire. Après la mort de Furtwängler en 1954, il est élu en 1955 chef à vie de l'Orchestre philharmonique de Berlin, et dès cette année-là, après un premier concert à New York, il fait avec l'orchestre une grande tournée aux États-Unis, qu'il renouvelle l'année suivante.

En 1956, Karajan prend la direction artistique du Festival de Salzbourg, qu'il ne quittera pas jusqu'en 1988. En 1957, il succède à Karl Böhm en tant que directeur artistique de l’Opéra d’État de Vienne, poste qu'il quitte en 1964 sur une brouille. En 1967 il crée le Festival de Pâques de Salzbourg, tout en restant à la tête du Festival de Salzbourg.
De 1969 à 1971, il est le directeur artistique de l'Orchestre de Paris. En 1977, il retrouve l'Orchestre philharmonique de Vienne pour la première fois depuis 1964 ; il n'y sera plus jamais directeur, mais chef invité. À partir de 1982, ses rapports avec « ses » musiciens de Berlin sont de plus en plus tendus et Karajan va de plus en plus souvent diriger à Vienne. En 1987, il dirige le Concert du Nouvel An au Musikverein de Vienne avec la soprano Kathleen Battle.

Il donne son dernier concert parisien en 1988 au Théâtre des Champs Elysées, avec, au programme, La Nuit transfigurée de Schönberg et la première symphonie de Brahms. Usé par la maladie et la douleur, il démissionne en 1989 de l'Orchestre philharmonique de Berlin, et réalise en avril, chez Deutsche Grammophon et avec l'Orchestre philharmonique de Vienne, son dernier enregistrement, celui de la septième symphonie de Bruckner.

Karajan et le disque

235 millions de disques vendus, un tiers du chiffre d'affaires de Deutsch Grammophon plus d'albums vendus que les Beatles (eh oui Sergent !), un empire estimé à plus de 250 millions d'euros ! En 2008 l'année du jubilé Karajan plus de 8 millions de CD et DVD ont été vendus ! Karajan était doté aussi d'un talent peu commun pour le marketing.
Quand on lui demanda d'orchestrer l"hymne européen à partir des thèmes de la neuvième symphonie de Beethoven il exigea des droits d'auteur malgré les multiples tentatives pour l'en dissuader et aujourd'hui quand on exécute cet hymne européen sa succession touche des droits !
Très impliqué dans la technologie d'enregistrement et ayant explicitement précisé dans ses contrats que ses droits s'appliqueraient sur tout média nouveau à venir, il fit augmenter la capacité d'un CD ROM par Sony pour que sa version de la neuvième symphonie de Beethoven puisse y tenir.

L'art de Karajan
Karajan et l'orchestre philharmonique de Berlin ont porté au plus haut ce fameux son allemand aux médiums puissants et avec une prédilection marquée pour le legato. Si aujourd'hui on considère toujours Karajan comme une référence ce n'est plus que sur un répertoire limité, Beethoven, Brahms, Wagner, Richard Strauss.
Voici à titre d'illustration la cinquième symphonie de Beethoven:
mouvement n°1
http://www.youtube.com/watch?v=6yW_bTKC8EY&feature=related&fmt=18
mouvement n°2
http://www.youtube.com/watch?v=VIe3gxh7E7Y&feature=related&fmt=18
mouvement n°3
http://www.youtube.com/watch?v=xeNT9PSXYxo&feature=related&fmt=18
mouvement n°4
http://www.youtube.com/watch?v=jjjVFNA82oc&feature=related&fmt=18