lundi 31 mai 2010

Année et concours Chopin

La Pologne et la France ont décidé d'organiser une année Chopin pour commémorer le bicentenaire de sa naissance le 1° mars 1810.
Cette année coïncide avec le concours Chopin de Varsovie. Il s'agit du plus célèbre concours de piano du monde, il a lieu tous les 5 ans depuis 1927. Il n'y a qu'un premier prix qui n'est d'ailleurs pas toujours décerné, il n'y en a pas eu ni en 1990 ni en 1995 et en 2005 il a été décerné mais le deuxième prix n'a pas été décerné. Les candidats doivent être âgés d'au moins 17 ans et au plus 29. Les œuvres jouées dans les différentes étapes de la compétition sont uniquement des œuvres de Chopin.
345 candidats étaient au départ cette année (contre 250 en 2005) 172 ont été présélectionnés par un premier jury sur la base d'un DVD qu'ils devaient envoyer. 172 ont été sélectionnés et sont venus à Varsovie jouer devant un deuxième jury dans lequel figurait Jacques Rouvier professeur de piano au CNSM de Paris. Il en reste 81 qui participeront à la phase finale en octobre décomposée elle -même en trois rounds de sélection. Et ce devant un troisième jury dans lequel figurent entre autres Nelson Frère, Philippe Entremont et Martha Argerich.
Sur les 81 compétiteurs restants il y a 15 japonais, 11 russes, 6 chinois, 6 polonais, 5 américains, 4 français, 4 coréens du sud, 4 taiwanais, 3 israéliens, 3 italiens, 2 allemands, 2 suisses et 2 ukrainiens. Soit un total de 29 candidats d'extrême orient montrant une fois de plus leur capacité à s'intégrer une culture bien éloignée de la leur !
Je vous propose de jouer au membre du jury, voici une des œuvres qui seront jouées au premier tour de la finale, il s'agit de la Barcarolle. Les candidats en lice ont quelques références, Martha Argerich a gagné le concours Chopin en 1965 et est membre du jury cette année, Rafal Blechaz l'a gagné aussi en 2005, Alfred Cortot ne l'a pas gagné mais était membre du jury de la compétition de piano de Vienne quand Dinu Lipatti était candidat et a quitté le jury quand celui-ci n'a pas donné le premier prix à Lipatti. Enfin Arthur Rubinstein s'il n'est titulaire d'aucun grand prix reste un des très grands pianistes du XXème siècle.
Voici donc ces 5 versions de la Barcarolle de Chopin:
par Martha Argerich
http://fr.youtube.com/watch?v=f99mfQOldx0&feature=related&fmt=18
par Rafal Blechacz
http://fr.youtube.com/watch?v=qZWNMxTxfS4&fmt=18
par Alfred Cortot
http://fr.youtube.com/watch?v=KZNSiYX3dRo&feature=related&fmt=18
par Dinu Lipatti
http://fr.youtube.com/watch?v=QG5nREXB3ag&feature=related&fmt=18
par Arthur Rubinstein
http://fr.youtube.com/watch?v=dNcb3inSg2I&fmt=18

jeudi 27 mai 2010

Le concerto pour violon de Beethoven

Le Concerto pour violon en ré majeur op. 61 est une œuvre majeure de Ludwig van Beethoven, écrite en 1806.
Sa composition prend place entre sa troisième et sa quatrième symphonie et est contemporaine de celle de son quatrième concerto pour piano.
Le dédicataire en est Franz Clement, directeur d'orchestre du Theater an der Wien et violoniste célèbre à l'époque, qui avait commandé l'œuvre pour des concerts de Noël.
La première a lieu le 23 décembre 1806 à ce même théâtre, sous l'archet du dédicataire. Il semble que l'achèvement de son écriture ait précédé de peu le concert, obligeant le soliste à faire du déchiffrage en direct. Il joua d'ailleurs ce concerto en deux parties séparées par d'autres pièces de son crû (jouées avec le violon renversé et sur une seule corde) ce qui n'était guère le meilleur moyen pour que le public puisse apprécier le concerto!. La partition est publiée en août 1808, cette fois-ci avec une dédicace à son ami, Stephan von Breuning.
Elle ne fut guère jouée du vivant du musicien, les auditeurs la trouvant assez peu virtuose, le thème trop souvent répété (40 fois), le violon étant très peu présent voire sous-exploité par rapport aux concertos de Niccolò Paganini de l'époque même si la critique reconnut dans l'ensemble que la musique du maître n'était pas sans mérite bien que trop répétitive à leur goût. Seule la représentation de Pierre Baillot en 1812 à Berlin et celle du jeune Henri Vieuxtemps en 1834 à Vienne, sont connues avant la redécouverte par le violoniste Joseph Joachim qui le joue en 1844 à Londres sous la direction de Felix Mendelssohn-Bartholdy.
Voici ce concerto par Itzhak Perlman:
partie 1
http://www.youtube.com/watch?v=WVuMbxEON3o&fmt=18
partie 2
http://www.youtube.com/watch?v=Ls6HxvhCsXo&feature=related&fmt=18
partie 3
http://www.youtube.com/watch?v=CrHz_PfJrm4&feature=related&fmt=18
partie 4
http://www.youtube.com/watch?v=nTM8R1IwhQM&feature=related&fmt=18
partie 5
http://www.youtube.com/watch?v=S9K9b17e4JU&feature=related&fmt=18

lundi 24 mai 2010

Roméo et Juliette de Charles Gounod

Le chœur retrace l'histoire des Capulet et des Montaigu deux familles nobles de Vérone dont le conflit ancestral a conduit Roméo un Montaigu et Juliette une Capulet qui s'aimaient à la mort.

Acte I
Bal chez les Capulet, Tybalt et Pâris deux aristocrates bavardent et indiquent que Juliette doit épouser Pâris, Capulet fait son entrée et présente sa fillle. Quand les danseurs se retirent arrivent masqués les Montaigu avec parmi eux Roméo et son ami Mercurio. Roméo pressent un danger mais Mercurio se moque de lui. Arrive Juliette accompagnée de sa gouvernante Gertrude. Roméo tombe immédiatement sous le charme.
Juliette fait part de son intention de profiter de la vie ("Ah! je veux vivre"). Roméo seul avec Juliette lui fait des compliments ("Ange adorable") qu'elle détourne avec adresse mais ils finissent par s'embrasser. Arrive son cousin Tybalt et Roméo apprend qu'elle est la fille de Capulet. Tybalt reconnaît Roméo et jure de le tuer. Juliette est terrifiée à l'idée d'être tombée amoureuse d'un Montaigu. Malgré les menaces proférées Capulet invite tout le monde à danser.

Acte II
Roméo réalise qu'il est amoureux de Juliette. Quand celle-ci apparait c'est le premier duo d'amour vite interrompu par des serviteurs des Capulets qui cherchent un Montaigu que l'on a vu pénétrer dans le domaine. Ne trouvant personne ils plaisantent avec Gertrude la servante de Juliette. Quand ils sont partis et Gertrude avec eux les deux amoureux peuvent reprendre leur duo d'amour.

Acte III
Premier tableau
Roméo demande au frère Laurent un franciscain de célébrer son mariage avec Juliette et la cérémonie ("Dieu qui fis l'homme") a lieu pendant que Gertrude monte la garde.

Deuxième tableau

Stéphano le page de Roméo cherche son maître et se moque des serviteurs des Capulet menés par Grégoire. Mercutio cherche querelle à Tybalt, ils se battent mais Roméo les sépare disant que le temps de la haine est passé. Mercutio scandalisé de voir que Roméo n'est pas prêt à se battre attaque Tybalt mais celui-ci blesse mortellement Mercutio. Roméo furieux blesse à son tour mortellement Tybalt. Arrive Capulet et Roméo comprend que Juliette va sans doute le haïr maintenant. Tybalt confie à Capulet son dernier souhait sans que les autres n'entendent.
Capulet demande justice au duc de Vérone, les deux familles sont condamnées et Roméo est banni. Roméo exprime son intention de revoir Juliette et les Capulet de se venger.

Acte IV
Juliette dans ses appartements seule avec Roméo lui pardonne ("Va! je t'ai pardonné") et Roméo doit partir. Capulet annonce à Juliette qu'elle doit épouser le comte Pâris selon le dernier souhait de Tybalt. Frère Laurent arrive pour préparer Juliette à la cérémonie, elle lui demande de l'aider et il lui présente une fiole et lui dit que si elle le boit elle tombera dans un profond sommeil et que tout le monde la croira morte. Le frère lui promet d'être à côté d'elle quand elle se réveillera et de l'aider à s'échapper avec Roméo. Juliette boit le liquide ("Quel frisson coure dans mes veines") et quand Capulet revient elle répond que sa tombe sera son lit de noces et s'effondre.

Acte V
Dans le tombeau des Capulet, Roméo arrive ayant appris la mort de Juliette ("Salut! Tombeau sombre et silencieux!"), il l'étreint, admire sa beauté et avale du poison. Mais Juliette se réveille, Roméo la supplie de s'enfuir avec lui mais le poison fait son effet. Ne trouvant pas de poison Juliette se poignarde pour rejoindre Roméo dans la mort.

Voici les principaux airs de Roméo et Juliette dans la version Machaidze Villazon:
Acte I: Je veux vivre
http://www.youtube.com/watch?v=gEqtNFLNulU&fmt=18
Acte I: Ange adorable
http://www.youtube.com/watch?v=ayWeMLygLSU&feature=channel_page&fm
Acte III: Dieu qui fis l'homme
http://www.youtube.com/watch?v=bPvefhHQ_zo&fmt=18
Acte IV: Va! je t'ai pardonné
http://www.youtube.com/watch?v=HLZU9IsQ7Rc&fmt=18
Acte IV: Quel frisson court dans mes veines
http://www.youtube.com/watch?v=4vA2K3ererQ&fmt=18
Acte V: Salut! tombeau sombre et silencieux!
http://www.youtube.com/watch?v=VkzbDTPqEQM&feature=related&fmt=18
Acte V: Final
http://www.youtube.com/watch?v=dRPH0NyrzvM&feature=related&fmt=18

vendredi 7 mai 2010

Herbert Von Karajan

Le chef d'orchestre Herbert von Karajan est né à Salzbourg le 5 avril 1908 et décédé à Anif près de Salzbourg le 16 juillet 1989

Biographie
Herbert von Karajan fait ses des débuts officiels de chef d'orchestre en 1929 en dirigeant Salomé de Richard Strauss à Salzbourg et devient, jusqu'en 1934, premier maître de chapelle de l'Opéra d'État d'Ulm. En 1933, il fait ses débuts au Festival de Salzbourg en dirigeant La Nuit de Walpurgis de Mendelssohn. Il adhère au parti nazi en mars 1935, dans le but d'obtenir le poste ardemment convoité de chef de l'orchestre symphonique du Théâtre d'Aix-la-Chapelle. Cette année-là, il est le plus jeune chef d'orchestre allemand et il est invité à diriger à Stockholm, Bruxelles et Amsterdam. En 1937, il fait ses débuts à la tête de l'Orchestre philharmonique de Berlin et de l'Opéra national dans Fidelio.

En 1939, Karajan s'attire l'inimitié de Hitler lors d'un concert de gala donné en l'honneur des monarques yougoslaves où, en raison de l'erreur d'un chanteur, il perd le fil des Maîtres Chanteurs — qu'il dirigeait sans partition, comme à son habitude —, les chanteurs cessent alors de chanter et, dans la plus grande confusion, le rideau tombe ; furieux, Hitler donne cet ordre à Winifred Wagner : « Moi vivant, Herr von Karajan ne dirigera jamais à Bayreuth ». Karajan demeure cependant à la tête de l'orchestre de la Staatskapelle de Berlin à l'Opéra national, mais en 1942, il est exclu du parti nazi pour avoir épousé une femme qui a un quart de sang juif.

Après la guerre, en 1947, il est « dénazifié » par les Alliés et pris sous contrat par Walter Legge, pour devenir l'année suivante chef d'orchestre permanent du Philharmonia Orchestra à Londres. A la réouverture du Festival de Bayreuth en 1951, ainsi que l'année suivante, il est invité à diriger l'orchestre du festival, notamment dans un Tristan et Isolde devenu légendaire. Après la mort de Furtwängler en 1954, il est élu en 1955 chef à vie de l'Orchestre philharmonique de Berlin, et dès cette année-là, après un premier concert à New York, il fait avec l'orchestre une grande tournée aux États-Unis, qu'il renouvelle l'année suivante.

En 1956, Karajan prend la direction artistique du Festival de Salzbourg, qu'il ne quittera pas jusqu'en 1988. En 1957, il succède à Karl Böhm en tant que directeur artistique de l’Opéra d’État de Vienne, poste qu'il quitte en 1964 sur une brouille. En 1967 il crée le Festival de Pâques de Salzbourg, tout en restant à la tête du Festival de Salzbourg.
De 1969 à 1971, il est le directeur artistique de l'Orchestre de Paris. En 1977, il retrouve l'Orchestre philharmonique de Vienne pour la première fois depuis 1964 ; il n'y sera plus jamais directeur, mais chef invité. À partir de 1982, ses rapports avec « ses » musiciens de Berlin sont de plus en plus tendus et Karajan va de plus en plus souvent diriger à Vienne. En 1987, il dirige le Concert du Nouvel An au Musikverein de Vienne avec la soprano Kathleen Battle.

Il donne son dernier concert parisien en 1988 au Théâtre des Champs Elysées, avec, au programme, La Nuit transfigurée de Schönberg et la première symphonie de Brahms. Usé par la maladie et la douleur, il démissionne en 1989 de l'Orchestre philharmonique de Berlin, et réalise en avril, chez Deutsche Grammophon et avec l'Orchestre philharmonique de Vienne, son dernier enregistrement, celui de la septième symphonie de Bruckner.

Karajan et le disque

235 millions de disques vendus, un tiers du chiffre d'affaires de Deutsch Grammophon plus d'albums vendus que les Beatles (eh oui Sergent !), un empire estimé à plus de 250 millions d'euros ! En 2008 l'année du jubilé Karajan plus de 8 millions de CD et DVD ont été vendus ! Karajan était doté aussi d'un talent peu commun pour le marketing.
Quand on lui demanda d'orchestrer l"hymne européen à partir des thèmes de la neuvième symphonie de Beethoven il exigea des droits d'auteur malgré les multiples tentatives pour l'en dissuader et aujourd'hui quand on exécute cet hymne européen sa succession touche des droits !
Très impliqué dans la technologie d'enregistrement et ayant explicitement précisé dans ses contrats que ses droits s'appliqueraient sur tout média nouveau à venir, il fit augmenter la capacité d'un CD ROM par Sony pour que sa version de la neuvième symphonie de Beethoven puisse y tenir.

L'art de Karajan
Karajan et l'orchestre philharmonique de Berlin ont porté au plus haut ce fameux son allemand aux médiums puissants et avec une prédilection marquée pour le legato. Si aujourd'hui on considère toujours Karajan comme une référence ce n'est plus que sur un répertoire limité, Beethoven, Brahms, Wagner, Richard Strauss.
Voici à titre d'illustration la cinquième symphonie de Beethoven:
mouvement n°1
http://www.youtube.com/watch?v=6yW_bTKC8EY&feature=related&fmt=18
mouvement n°2
http://www.youtube.com/watch?v=VIe3gxh7E7Y&feature=related&fmt=18
mouvement n°3
http://www.youtube.com/watch?v=xeNT9PSXYxo&feature=related&fmt=18
mouvement n°4
http://www.youtube.com/watch?v=jjjVFNA82oc&feature=related&fmt=18